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“66-5” : Une série pas si clichée sur la cité et les femmes !

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“66-5” : Une série qui brise les stéréotypes sur les cités et les femmes !Des œuvres comme “Le thé au Harem d’Archimède,” “La Haine,” et “Ma 6T va craquer” ont souvent porté un regard masculin sur la vie dans les cités de la République, laissant les femmes largement sous-représentées. Il a fallu attendre des films tels que “La squale“,  “Bande de filles” et “Divines” pour enfin voir des aperçus de la réalité féminine dans ces quartiers. Alors que les héroïnes de la génération des cités se sont souvent illustrées dans le monde du rap en défi au suprématisme masculin, Canal+ a choisi de mettre en avant une avocate d’affaires pour incarner la génération des femmes de cité.

“66-5” : La véritable femme des cités !

Le scénario de “66-5” a été écrit par Anne Landois, connue pour être la créatrice de la série “Engrenages,” parfois surnommée “The Wire” à la française pour son exploration des rouages de la justice française. Même si Anne Landois n’a pas la dimension documentaire de David Simon, elle excelle dans la création de séries de grande qualité.

L’histoire tourne autour de l’accusation de viol portée contre le mari d’une avocate d’affaires. Alors que son monde s’effondre, l’avocate retourne dans la cité de son enfance, retrouvant tout ce qu’elle avait choisi de quitter autrefois. Comme le dit Kery James, quitter “le quartier en Lexus” ne signifie pas nécessairement qu’on puisse y revenir.

La série de la chaîne de Bolloré, une création originale, se démarque en évitant les clichés. Le personnage principal est une avocate d’affaires, pas une stéréotype de la cité, et elle ne se laisse pas faire. Son ami, un bohème qui cultive des fruits sur le toit de la cité, ne correspond pas non plus à l’image traditionnelle de la femme des cités. La cité elle-même n’est pas un lieu de désespoir où des criminels misérables vivent dans une harmonie illusoire. En revanche, les problèmes y sont présentés tels qu’ils sont réellement.

“66-5” : Une série véritablement féministe !

On pourrait toutefois regretter que “66-5” ne soit pas aussi profonde que “The Wire,” justement. “66-5” reste une “sitcom,” tout comme “Engrenages.” Il est important de noter que le showrunner de “The Wire” a passé des mois à étudier en détail les interactions entre les dealers, la police et les pouvoirs publics à Baltimore avant de livrer son portrait expressif dans la série.

Néanmoins, il serait injuste de critiquer “66-5” sur ce point. À ce jour, très peu de séries françaises, voire aucune, ont réussi à franchir cette barrière étanche entre divertissement et réalisme.

Il est également intéressant de noter que les personnages masculins ne sont pas épargnés. Heureusement, tous les hommes en prennent pour leur grade, qu’il s’agisse de l’avocat véreux ou du voyou au grand cœur. Il n’y a pas d’échappatoire sociale lorsque l’on est un individu peu recommandable.

A cet égard, “66-5” est une série résolument féministe. Elle est divertissante à regarder, offrant des moments de comédie et des rebondissements. Cependant, il est inévitable de se demander quand la France nous fournira une série révolutionnaire, comparable à “Twin Peaks,” “OZ,” et “The Wire” aux Etats-Unis.

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