Blur de retour comme les démons du passé ! Blur s’est séparé en 2003, mettant fin au règne de la BritPop. En 2015, une frêle tentative de recomposition d’un disque à partir de quelques jams enregistrés entre deux concerts du groupe à Hong Kong a fini par donner naissance à “The Magic Whip”. Le groupe devait se produire cette année à Wembley. Ainsi, il a décidé d’enregistrer un album. Pas d’erreur, “The Ballad Of Darren” est loin d’être un renouveau, mais la renaissance d’un Blur, l’espace d’une dizaine de pistes, d’un Blur qui a dominé la BritPop, tandis que la BritPop dominait le monde.
Blur signe le disque des quadras !
Il y a beaucoup de nostalgie dans ce disque. À 40 ou 50 ans, la crise n’est jamais très loin. Dans le titre “Barbaric”, le groupe s’exclame : “Nous avons perdu le sentiment que nous pensions ne jamais perdre”. Ce titre répond en écho à un titre des Pink Floyd dans “High Hopes” de “The Division Bell”, qui laissait entendre que : “L’herbe est moins verte…” dans un refrain qui décrit la fin de l’insouciance.
Le bassiste du groupe laissait entendre en janvier que : “Les chansons méprisantes que nous écrivions à propos des personnes âgées lorsque nous avions vingt ans sont maintenant dirigées vers nous… Je me souviens avoir pensé à l’époque que ces gens ne savent rien. Ils ne savent même pas qu’ils sont vivants !”
“The Ballad Of Darren” est comme une barque illuminée qui nage entre deux époques. Tandis que Damon Albarn fait les beaux jours d’un Gorillaz très adapté aux tendances actuelles et très pointilleux sur la symbiose des genres, avec “The Ballad Of Darren”, Blur est là pour faire revivre la BritPop de leurs 20 ans avec la clairvoyance de leur maturité. Il y a un peu de nostalgie, un peu de mélancolie et un peu de politique, comme dans “Russian Strings” dans ce disque, il y a surtout la compassion pour un groupe qui vient de refermer la page sur notre jeunesse oubliée.
