Chercher son chemin, cela arrive à tout le monde. Dans le métro. Sur la route. Dans un magasin. Sur le net. Dans une administration.
Je demande facilement mon chemin aux gens. Je préfère encore ça à une application. Lorsque je suis piéton.
Je renseigne aussi assez facilement les autres lorsque je le peux.
Il y a quelques semaines, alors que je reviens de la boulangerie près de chez moi, un homme m’aborde. La quarantaine ou la cinquantaine, il s’exprime difficilement en Français. Il me montre son téléphone portable. Sur l’écran, je vois une adresse. Le nom de la rue me dit quelque chose. Mais je ne suis pas sûr. Machinalement, je lis en bas de l’écran :
« 100 euros pour 30 minutes. Fellation, massage, cunni…. ». C’est tout ce que j’ai retenu.
Lorsque je relève la tête, je reste bien-sûr maitre de moi-même. Face à moi, l’homme est resté impassible. Il ne me fait pas penser à un rabatteur. Ni à un adepte des plans à trois. Et encore moins à un humoriste.
Il me fait penser à un travailleur loin de son pays qui a trouvé ce « plan » pour s’évader de son ordinaire. Un ordinaire, ici, qui doit être très éloigné de ce qui peut faire rêver dans le pays de la «ville-lumière ».
J’essaie de faire comprendre à cet homme que je suis désolé. Je ne suis pas certain de savoir où se trouve cette rue. L’homme me remercie et continue. Il a sans doute montré son téléphone portable à d’autres personnes sur son chemin.
Quelques jours plus tard
Quelques jours plus tard, je consulte un médecin du sport. Je lui demande s’il connaît un bon médecin acupuncteur. Oui. Il me remet la carte de quelqu’un qu’il connaît. Je prends la carte.
Plus tard, je vais sur le site de ce médecin acupuncteur. Seule façon de prendre rendez-vous avec elle. Il y a aussi une photo d’elle. C’est plutôt une jolie femme sur la photo. C’est son droit.
Mais le tarif est le même : 100 euros pour 30 minutes.