Screwed in Tallinn est sorti à la fin des années 90 en Suède. Le film réalisé par Tomas Alfredson raconte l’expédition d’une dizaine de suédois en Estonie. Ces célibataires endurcis devait partir dans une monture “de luxe” pour trouver la femme de leur vie. Finalement c’est un voyage dans ce que la solitude a de plus glauque.
Le film présenté comme un documentaire est un voyage dans l’horreur. Au départ, Tomas Alfredson se contente de présenter quelques hommes en Suède. Ces hommes sont de véritables caricatures de tout ce que le célibat a engendré de pire. Des personnages kitchs depuis l’éboueur qui vit chez maman et la traite comme sa femme, jusqu’au porc affamé de sexe, en passant par le gentil homme parfait qui n’a aucun caractère.
Dès les premières minutes du film, on sent un sentiment assez particulier : on est gêné. Ce sentiment désagréable ne quitte jamais le spectateur tout au long du film. Car dans cette comédie où Robert Gustafson est omniprésent, la mise en scène pointe les détails les plus macabres et les plus lugubres de la réalité. Il n’y a aucun effort esthétique dans la mise en scène. Tout est gris réel dégouttant. Rien n’est fait pour sublimer ces pauvres ratés, et ces pauvres femmes qu’ils vont retrouver, traiter comme une marchandise de seconde zone.
En passant par la technique du documentaire, Screwed in Tallinn éteint toutes nos certitudes, il montre ce que l’on ne veut pas voir, il met en scène des personnages qu’on évite, et malgré son côté humoristique quelques fois un peu gras, il se rapproche très certainement de la réalité.
Voir le film complet ici :